dimanche 20 décembre 2009

50 parlementaires soutiennent le collectif national des jeunes urbanistes mais...

Alors que la liste des soutiens politiques au collectif national des jeunes urbanistes s'allonge de jours en jours et que la mobilisation pour l'accès des urbanistes diplômés de l'université au concours d'ingénieur territorial s'intensifie, le Ministère de la fonction publique ne semble pas disposé à rectifier le tir. Du moins pour l'instant, si l'on prend acte de la réponse de la Ministre de l'Outre-Mer, Marie-Luce Penchard, à une question orale posée le 15 décembre dernier par la Sénatrice de la Corrèze Bernadette Bourzai.
Au nom du Ministre chargé de la fonction publique, Marie-Luce Penchard a défendu les décrets en vigueur en mobilisant un argumentaire surprenant : les diplômés en urbanisme issus de l'université sont logiquement réorientés vers la filière administrative et le grade d'attaché territorial car leur profil est "généraliste" alors qu'à ses yeux la dimension "transversale" du métier n'est incarné que par des profils issus de formations "techniques et scientifique" ne relevant pas des sciences humaines. Une compartimentation de bon sens : à l'heure du Grenelle de l'Environnement, segmentons les univers professionnels ! "L'ingénieur-spécialiste", errigé par l'Etat sur un piedestal, va décloisonner l'action publique. Lui-seul et ses prédispositions "technico-scientifiques" peuvent faire oeuvre de transversalité. Et par ailleurs, vous savez quoi? Les sciences sociales ne sont pas des sciences ! Donc, chacun chez soi! Belle preuve de transversalité. Un argumentaire que la Sénatrice Bourzai qualifie de "byzantin"...
Et puis, pour le Ministère de la fonction publique, ce distinguo répond bien aux besoins des collectivités locales et des élus. C'est vrai, après tout : seulement 200 élus locaux et 50 parlementaires demandent la réécriture des décrets de 2002 et 2007 afin de restaurer les conditions d'accès aux urbanistes diplômés de l'université.