lundi 13 avril 2009

Repenser l’urbanisme à l’aide des méthodes systémiques (Edgar Morin et Marc Wiel aux ateliers de l’association Complex’Cité)

Accompagner l'innovation territoriale : l'urbanisme en question...
Qu’entend–t-on par complexité appliquée au territoire ?
- Faire émerger des territoires qui prennent en compte les multiples dimensions de la vie et l’équilibre de la planète dans un sens commun.
- Faire du territoire, de la Cité un espace humain global.
- Renouveler l’approche des territoires par la formation-recherche-action en partant de la réalité vécue du terrain.

Tels sont les objectifs des ateliers pratiques du territoire et de la complexité proposés par l'association Complex'Cité. Née en mars 2000, elle propose une réflexion sur l'évolution de la cité et des territoires et l'étude de cas concrets pour repenser l'urbanisme à l’aide des méthodes systémiques, et de la pensée complexe.
Le 1er atelier d'information, de sensibilisation et d'échanges sur la complexité en pratique se tient le 28/04/2009 en présence d’Edgar Morin de 9H15 à 18H30 à l'Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris. L'urbaniste Marc Wiel interviendra également sur le thème des "contradictions métropolitaines".

En savoir plus : viadeo.com, rubrique salons et conférences : recherche –environnement ou http://www.afscet.asso.fr
Contact : Esther Dubois, urbaniste (qualifiée OPQU) et Présidente de l'association Complex'Cité esther.dubois@complexcite.com

samedi 4 avril 2009

"Fabriquer du local dans la métropole", oui mais comment? Avec des communautés métropolitaines, "opérateurs de politiques urbaines"

L'Assemblée des Communautés de France (AdCF) a invité les élus et responsables des communautés franciliennes le 30 mars au Sénat à débattre des options de recomposition territoriale du cœur de l'agglomération parisienne et à échanger sur les perspectives d’évolutions financières et institutionnelles des communautés d’Île-de-France.


L'association d'élus entend se placer "au cœur des débats" sur les perspectives d'évolutions institutionnelles pour l'organisation de la métropole parisienne. C'est d'ailleurs l'une des seules à proposer des alternatives aux solutions préconisées par le rapport Balladur.


Afin de structurer le débat et d'ouvrir la "boîte noire" de l'ingénierie institutionnelle, l’AdCF, en liaison avec Daniel Béhar, Professeur associé à l'Institut d'Urbanisme de Paris et Directeur du cabinet Acadie, avait ainsi proposé dans le cadre d’un forum de sa convention nationale de 2007 différents scenarii de recomposition territoriale pour la métropole parisienne. Appelés « Hausmann II », « Metropolis » et « Marguerite », ces 3 options ont servi de "balises" pour les décideurs d''Île-de-France, notamment sur les aspects financiers (Frédéric Gilli et Jean-Marc Offner l'avaient fait remarquer dans leur ouvrage "Paris, métropole hors les murs").




Le scénario de la "marguerite", qui décrit des communautés d'agglomération renforcées autour de la Ville de Paris, par extension et fusion et avec des compétences renforcées. Il prévoit également la mise en place d'un dispositif de coopération du cœur de l'agglomération qui pourrait être aujourd'hui le Syndicat Mixte Paris Métropole. Roland Castro propose quant à lui 8 fédérations de communes :





"Extension/rationalisation des périmètres des communautés et renforcement de leurs compétences dans le champ de l'urbanisme : deux évolutions pour une organisation polycentrique du cœur de la métropole", selon l'AdCF


"Animés par Dominique Braye, président de la communauté de Mantes en Yvelines et Secrétaire national de l’AdCF chargé des relations avec le Parlement, les débats du Sénat ont été nourris notamment par les interventions de Patrick Braouezec, président de Plaine Commune, Jean-Marc Nicolle, président de la communauté du Val de Bièvre, Patrick Septiers, président de la communauté Moret Seine et Loing, Luc Strehaiano, président de la communauté Vallée de Montmorency, Frédéric Valletoux, vice-président de la communauté Fontainebleau-Avon.
Dans cette région où l’intercommunalité a été l’objet en 2005 et 2006 de critiques particulièrement vives, les élus n’ont pas manqué d’en rappeler son apport indéniable et même sa nécessité absolue. Les élus présents ont fait part de leur préférence pour une vision multipolaire, « polycentrique », de l’organisation de l’agglomération parisienne tout en soulignant la nécessité de procéder à la rationalisation des périmètres des communautés actuelles et au renforcement de leurs compétences. Rejetant l’option d’un « Grand Paris » supra-communal privilégiée par le rapport Balladur, les présidents de communautés d’Ile-de-France ont mis en débat les scenarii alternatifs présentés par l’équipe technique de l’AdCF.

Des communautés élargies, aux compétences renforcées dans les domaines de l’urbanisme, de l’habitat et de la planification locale, leur sont apparues mieux à même de répondre aux besoins du moment, en agissant le cas échéant par délégation des échelons supérieurs comme l’illustre l’exemple de la communauté du Val de Bièvre, devenue autorité organisatrice de proximité en matière de transports par délégation du Syndicat des transports d’Ile-de-France", peut-on lire sur le site Internet de l'AdCF.




Commentaire :

L'hypothèse d'une organisation institutionnelle polycentrique du coeur de la métropole a l'avantage d'apporter une structuration politique à un fonctionnement économique multipolaire déjà à l'œuvre... Il s'agit, pour reprendre les termes de Daniel Béhar, de "fabriquer du local dans la métropole". Cette perspective de recomposition territoriale donne les moyens aux élus locaux de s'organiser pour prendre en charge la définition de politiques urbaines. Ces communautés renforcées dans leurs prérogatives (Plan locaux d'Urbanisme, Droit de Préemption urbain, habitat, déplacements) pourraient ainsi jouer un rôle "d'opérateur" pour réguler (aux côtés d'autorités régionales) les grands marchés urbains (logement, foncier, services publics environnementaux, développement économique et emploi). Cette fonction d'opérateur n'est aujourd'hui aucunement assurée par les collectivités ou alors par le simple biais des grands syndicats techniques dont l'opacité pose un problème démocratique.

Un tel schéma pose également 2 questions majeures : la place des Conseils généraux de la petite couronne et le développement d'une fonction péréquatrice pour assurer un minimum de cohésion fiscale et urbaine entre les différentes entités intercommunales.






Ces 7 ou 8 communautés d'agglomération (voir la proposition de Richard Rogers) à statut particulier peuvent-elles devenir des "communautés métropolitaines" (c'est-à-dire des collectivités à mi-chemin entre des communautés urbaines et des "métropoles Balladur") et se fédérer à terme dans Paris Métropole, fédération des gouvernements locaux de la métropole que Pierre Mansat appelle de ses voeux? De ce point de vue, Paris Métropole pourrait jouer un rôle d'interface politique. Il ne s'agirait pas d'une collectivité mais d'une instance inter-territoriale, une association d'élus du coeur de l'agglomération. Au dedans, Paris Métropole pourrait alors jouer un rôle de cohérence territoriale, notamment à l'aide d'un SCOT de la zone centrale permettant de coordonner les PLU communautaires avec les orientations du SDRIF, et, au dehors, un rôle de représentation des "intérêts" des communautés métropolitaines auprès de la Région, celle-ci restant garante des grands équilibres régionaux entre la zone agglomérée et les territoires ruraux et périurbains.

jeudi 2 avril 2009

L'urbanisme n'est pas une science ou une technique, c'est une politique publique

Accès des jeunes urbanistes au concours d’ingénieur territorial : la Société Française des Urbanistes (SFU) écrit à André Rossinot, président du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT).

COMMUNIQUE DE PRESSE de la Société Française des Urbanistes

Paris, le 23 mars 2009
L’accès des jeunes urbanistes au concours d’ingénieur territorial devient problématique
De nombreux jeunes diplômés d’instituts d’urbanisme ont été destinataires de courriers émanant de délégations régionales du CNFPT, leur indiquant que leur cursus universitaire ne leur permettait pas d’être candidat au concours d’ingénieur territorial, option urbanisme. Même si ce fait semble encore circonscrit à quelques délégations, nous y avons été d’autant plus attentifs que les premières assises pour l’insertion des jeunes urbanistes (organisées par la SFU le 11 décembre 2008 en partenariat avec le réseau de l’Institut d’Urbanisme de Paris et l’Université de Paris IV Sorbonne), ont fait état du sérieux retournement de conjoncture sur le marché de l’emploi dans le secteur de l’urbanisme. Il serait pour le moins curieux que les collectivités territoriales (et notamment les communes et leurs intercommunalités), ayant la charge d’élaborer les politiques publiques locales de l’urbanisme soient contraintes de se passer des compétences et de l’expertise des diplômés de l’enseignement supérieur en urbanisme, dont les qualités sont déjà pleinement reconnues au sein de la Fonction publique territoriale. A l’heure du Grenelle de l’Environnement, qui fait de l’urbanisme durable un grand chantier national, cela serait d’autant plus regrettable.
La Société Française des Urbanistes a pu constater que la saisine de la Commission d’équivalence des diplômes (commission mise en place auprès du CNFPT), par des jeunes titulaires d’un master émanant d’instituts d’urbanisme, avait fortement augmenté, passant de 20 à 100 par mois ! Le caractère scientifique ou technique de certains diplômes d’urbanistes ne semblerait pas avéré et amène donc à la multiplication d’avis sur dossier, voire d’auditions !
Pour que cet accès et la présence d’urbanistes soient préservés au sein des collectivités, la Société Française des Urbanistes, après avoir pris l’attache de l’APERAU organisme qui fédère les instituts d’urbanisme, demande à ce que le CNFPT prenne trois mesures : A court terme, et en attendant cette clarification indispensable, permettre aux jeunes diplômés de disposer, dans le cadre du courrier de refus qui leur est adressé, des informations nécessaires à la saisine de la Commission d’équivalence de diplômes du CNFPT. Le formulaire type n’est en effet guère explicite. Assurer par le truchement des services du CNFPT la diffusion de cette information auprès de la communauté universitaire, de façon à ce que les jeunes diplômés puissent anticiper les demandes de pièces complémentaires. A moyen terme, veiller à ce que les formations d’urbanistes délivrant un titre reconnu comme scientifique ou technique par la Commission d’équivalence des diplômes puissent être clairement identifiés par les étudiants et qu’un processus de validation soit rapidement mis en place sur la base des acquis déjà établis.
La Société Française des Urbanistes a adressé un courrier en ce sens à Monsieur André ROSSINOT, Président du CNFPT, qui assure par ailleurs des responsabilités au sein de plusieurs organismes concernés par l’urbanisme.
Courriel : sfu@urbanistes.com