Les défenseurs du tracé du sud, élus et responsables économiques, soulignaient aussi qu'il attirerait deux millions de passagers de plus par an, c'est-à-dire des recettes supplémentaires gommant, à terme, la différence de coût des travaux.Et le choix du tracé a été différé...
La LGV Paca, qui s’inscrit dans le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse entre Barcelone, Marseille et Gênes, doit être mise en œuvre avant 2020.
Jean-Louis Borloo et Dominique Bussereau, respectivement ministre du Développement Durbale et secrétaire d'Etat aux Transports, ont donc nommé un médiateur, Yves Cousquer, le 11 février 2009 chargé de trouver un consensus dans cet épineux dossier, marqué par 20 ans de tergiversations et de polémiques.
Le groupe de travail dirigé par Yves Cousquer regroupant 22 représentants des grands élus de la région, Réseau Ferré de France (RFF), la SNCF et l'Etat, a permis de déminer le terrain, en inscrivant notamment le projet de ligne LGV dans une réflexion plus globale sur l'offre ferroviaire en région PACA et la complémentarité TGV-TER. Voir son rapport et la synthèse sur le site du GIR MARALPIN, dont il faut saluer l'intense travail de lobbying.
Le tracé choisi, passant par Marseille, conforte aussi le statut de métropole méditerranéenne de la cité phocéenne, option suivie par les Ministres :
Dans un courrier adressé aux élus locaux de PACA, MM. Borloo et Bussereau, affirment que "le scénario Métropoles du Sud desservant les agglomérations d'Aix-en-Provence, Marseille, Toulon et Nice est le mieux adapté" et fait "l'objet de l'accord des parties".
Ils rappellent que le projet de LGV PACA est "un projet majeur qui participera à la constitution de l'arc méditerranéen Barcelone-Marseille-Gênes", en s'inscrivant "dans un projet d'amélioration globale de la desserte ferroviaire des trois métropoles de la région".
Deux tracés, sur 14 au départ, restaient en concurrence. Celui qui a été abandonné, dit nord, évitait les espaces très urbanisés de Marseille et Toulon, en suivant l'A8 et traversait le Haut-Var jusqu'à Nice.
Ce second tracé était plus rapide, moins onéreux (8 milliards d'euros contre 11,4 milliards, selon une estimation de janvier 2009) mais il avait pour désavantage de traverser des espaces naturels remarquables pour leur relief ou leur biodiversité - il longeait notamment la Sainte-Victoire - ainsi que les coteaux viticoles aixois et varois. Le tracé Nord résonnait en termes de coût et non en termes de rentabilité! C'était oublier que les cliens sont urbains et au sud!
Certes, le chantier s'annonce pharaonique, avec notamment de nombreux tunnels et gares souterraines, comme à Marseille où il faudra percer une nouvelle gare sous l'actuelle Saint-Charles. Si la LGV empruntera principalement les lignes existantes, "les solutions d'enfouissement seront massivement privilégiées", indiquent les ministres. Mais il n'en demeure pas moins que cette issue constitue une véritable victoire pour l'arc méditerranéen et pour la cohérence territoriale de l'urbanisme et de nos cités. Pour Michel Dubromel responsable Transports à France Naturel Environnment : « Tout nouveau projet d’infrastructure de transport ferroviaire, notamment lorsqu’il s’agit de lignes à grande vitesse, impacte les territoires et l’urbanisation. Le choix effectué aujourd’hui a le mérite d’épargner l’arrière pays. Le choix du tracé nord aurait en effet eu des répercussions environnementales désastreuses ! ».« Rappelons cependant qu’aujourd’hui la priorité, telle que définie lors du Grenelle de l’environnement, doit être de permettre de tout miser sur la modernisation et la remise à niveau des infrastructures existantes. Il ne suffit pas de créer des lignes à grande vitesse pour régler les problèmes de transport dans une région ».
Des études complémentaires vont maintenant devoir être conduites par Réseau Ferré de France pour préciser les conditions de poursuite du projet, en vue du lancement de la procédure d'utilité publique. Quant à l'épineuse question du financement, elle va faire l'objet d'une mission confiée à Francis Idrac, inspecteur général des Finances.Les collectivités locales, dont tous les représentants ont exprimé leur satisfaction lundi, devront assurer 40% de ce financement. Le président de la région PACA, Michel Vauzelle, a assuré qu'elles "ne manqueront pas à l'appel".
Pour conclure, je reproduis l'hommage du médiateur de la République aux travaux du Collectif GIR/IIC/SFU.
Au lendemain de l'achèvement de son Rapport, Monsieur Yves Cousquer a adressé au GIR Maralpin et à ses partenaires
[cf. LgvPacaSyntheseTravauxGirIicSfu150609z.pdf]
En retour, le GIR Maralpin, se réjouit de voir retenu la tracé qui répond le mieux à son souci d'aménagement durable du territoire, et en faveur duquel il avait plaidé bien avant que ne s'engage le débat public. Le GIR Maralpin s'engagera sans délai, avec ses partenaires, dans les suites qu'il conviendra de donner au projet.