vendredi 9 janvier 2009

Les terroirs durables, selon des gascons


Je reproduis ici "le 1er Ego du J'Go de 2009", petit billet d'humeur d'amis toulousains (désormais bien implantés à Paris). Le fondateur de cette véritable ambassade gasconne, Denis Melliet, est un homme généreux qui sait vous recevoir avec une bonne assiette de jambon de porc noir de Bigorre (et d'excellents vins) pour vous parler de terroir et de ferias. Je recommande aussi le cassoulet de sa maman, que l'on peut déguster Au bon vivre, place Wilson à Toulouse.



Indice géographique perturbé

N’en déplaise aux fâcheux qui remettent en cause leur légitimité, les labels alimentaires servent loyalement ceux qui travaillent la terre, élèvent des bêtes et pressent le raisin. En garantissant la provenance, la qualité et le mode de fabrication des produits, ils permettent au consommateur de se payer un luxe rare de nos jours : savoir ce qu’il mange. Certains labels, avouons-le, ont pourtant peu d’intérêt. C’est le cas de celui qui régit les yeux de velours (le label de Cadix), du label poilu qui garantit la qualité des deuxièmes et troisièmes lignes (le label à tifs Benazzi), de celui qui protège les forêts du sultan (le label aux bois d’Oman), du label international qui garantit l’authenticité des cascades au cinéma (le label mondo), du label grec qui atteste des vertus des poires au chocolat (le label hellène), et de celui qui regroupe les chants révolutionnaires transalpins entonnés a mobylette (le label à ciao). Tous les autres sont en revanche indispensables, à commencer par l’Indice Géographique Protégé qui interdit de produire du jambon de Bayonne à Perros-Guirec, de cultiver l’ail rose de Lautrec à Istanbul ou d’affiner le Parmesan à Reykjavík. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant là-dedans. Si l’on remet tout cela en question, pourquoi dès lors ne pas faire passer le tour de France par le Royaume-Uni ou courir le Dakar entre Buenos Aires et Valparaiso ? Soyons sérieux.
Plus sérieusement encore, je recommande la lecture de ce remarquable article de Christian Brodhag, ancien délégué interministériel au développement durable, intitulé "agriculture durable, terroirs et pratiques alimentaires", article repris dans le Courrier de l’environnement de l’INRA n°40, juin 2000