samedi 29 juin 2013

Pour une véritable co-production de la qualification professionnelle d’urbaniste : Les propositions du CNJU

Communiqué et information Presse
                               

Paris, le 28 juin 2013

Réuni le 27 juin 2013, le Conseil d’administration du Collectif national des jeunes urbanistes (CNJU) a voté une résolution pour la refonte du dispositif de qualification des urbanistes mis en place par l’Office professionnel de qualification des urbanistes (OPQU)* à travers quatre actions prioritaires et urgentes :

1. Réformer la gouvernance de l’OPQU pour une meilleure représentativité et une meilleure défense des intérêts des urbanistes. Cette action passe par l’ouverture du conseil d’administration de l’OPQU à l’ensemble des représentants des formateurs et des employeurs d’urbanistes en France.

2. Mettre en place un dispositif paritaire (employeurs, formateurs, représentants de la profession) d’accréditation professionnelle des diplômes français de niveau Bac+5/6 formant à titre principal des urbanistes, à l’image de ce qui existe déjà en Allemagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

3. Refondre intégralement le processus de qualification en l’adaptant à la réalité des métiers exercés par les urbanistes (mise à jour du référentiel métiers de 2006) et aux dispositifs du Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et de la Validation des acquis de l’expérience (VAE).

4. Mettre en conformité le dispositif de qualification avec les directives européennes 2005/36/CE du Parlement européen et du Conseil du 7 septembre 2005 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles et 2006/123/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006 relative aux services dans le marché intérieur.

Tout en écartant la perspective de réglementation nationale de la profession, non conforme au droit européen, il s’agit d’aboutir à un véritable encadrement de l’exercice professionnel à l’échelle européenne par la reconnaissance mutuelle des diplômes, compétences et qualifications.

Ces quatre pistes de réforme s’inscrivent dans la continuité des travaux du Livre blanc « 9 propositions pour organiser la profession d’urbaniste en France » adopté en janvier 2013 par le CNJU. Dans ce document transmis au gouvernement, le CNJU appelle à « Ouvrir la qualification aux 20 000 urbanistes de France » (cf. proposition n°4 du Livre Blanc).

Quinze ans après sa mise en place, seuls 4% des 20 000 urbanistes de France ont souhaité se faire qualifier par l’OPQU. Dispositif complexe (dossier complet, oral devant un jury), éphémère (cinq ans) et coûteux (300 à 500€), la qualification OPQU n’attire pas les urbanistes, particulièrement les diplômés d’un institut ou d’une formation supérieure en urbanisme.

Maintenant à l’écart les principaux employeurs d’urbanistes et les formateurs, les instances de l’OPQU doivent tirer les leçons de cet échec en réorientant le processus de qualification en profondeur. Celui-ci doit véritablement être coproduit avec les formateurs, les agences d’urbanisme, les associations de collectivités locales compétentes en urbanisme et les représentants de la consultance privée, afin que cette mission de service public soit véritablement assurée.

Le CNJU a adressé ces derniers jours plusieurs courriers à Cécile Duflot, ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, à Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, et à Thierry Repentin, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes, pour que la qualification d’urbaniste réponde aux attentes des maîtres d’ouvrage compétents urbanisme et s’inscrive dans les droits français et européen.

Prévues par le projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), présenté cette semaine en conseil des ministres, la généralisation des PLU intercommunaux et la couverture nationale en Schémas de cohérence territoriale (SCOT) vont nécessiter le recours à des urbanistes professionnels formés, qualifiés et dotés de compétences transversales et polyvalentes. Ces dispositions importantes vont dans le bon sens, mais doivent s’accompagner de la mobilisation de ces compétences dans les domaines de la planification stratégique (études prospectives, diagnostics territoriaux) et de la conduite de projets urbains et territoriaux.

> Retrouvez la résolution du Conseil d’administration du CNJU à l’adresse suivante :
http://www.jeunes-urbanistes.fr/wp-content/uploads/2013/06/20130627-Résolution-CA-CNJU-Qualification-V3.pdf


Contacts CNJU :
François Favard, Président du CNJU, ffavard@cnju.fr / Tél. +33-(0)6-26-01-36-39
Clément Marquis, Délégué général du CNJU cmarquis@cnju.fr / Tél. +33-(0)6-24-48-50-26

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Constitué en février 2010, le Collectif national des jeunes urbanistes (CNJU) regroupe 1300 membres (urbanistes professionnels et en formation) et 17 associations de diplômés affiliées à des Instituts d’urbanisme et des établissements de formation supérieure en urbanisme et aménagement du territoire.


* L’Office professionnel de qualification des urbanistes (OPQU) est une association de la loi 1901, créée le 3 mars 1998, avec le soutien de l’Association des Maires de France (AMF) et de l’État pour assurer une mission de service public, dans le cadre d’un protocole signé le 22 juillet 1998 avec les associations d’urbanistes APUCT, AUDE, SFU, FNAU, FNCAUE et FNC PACT-ARIM, réunies dans la confédération du CFDU et le Ministre en charge de l’urbanisme.

> En savoir plus : http://www.jeunes-urbanistes.fr/?p=1873